Le silence des repentis

Kimi Cunningham Grant

Éditions 10/18

« Il a enfin trouvé le silence mais pas encore la paix. « 

J’avais lu les rancœurs de la terre qui pour moi était un coup de cœur,  j’avais tout aimé, la description des paysages,  la psychologie, la finesse de l’intrigue,  la poésie des mots.

Dans le silence des repentis j’ai aimé les personnages  Cooper, Finch, même le flippant Scotland, la douceur de Marie, le fantôme de cette jeune fille rousse, à la fois divinité perdue entre réel et irréel.  J’ai aimé le silence, l’apaisement qu’il procure, la sérénité qui envahit, la neige à perte de vue mais aussi la peur,  l’angoisse du calme qui opressent.

Dès le départ Kimi Cunningham Grant m’a happée dans cette maison au nord des Appalaches, au fond des bois, spartiate, le stricte minimum, le stricte nécessaire en compagnie de Cooper et de Finch une petite fille vive d’esprit qui se nourrit de littérature.  Une vie à deux sans femme,  sans mère,  là ou le mot « terrier » prend son importance…Et puis Scotland ce voisin de noir vêtu qui apparaît en silence sans crier gare, harangant un verset de la bible, toujours précautionneux avec Finch, qui l’adore alors que Cooper se méfie,  le hait. Cooper est venu chercher la paix, avec sa fille,  il est venu se couper du monde depuis 8 ans , vivant de chasse cueillette,  et du ravitaillement que Jake fait chaque année…Jake un ami de Cooper…et puis un jour Jake ne vient pas…

Et les questions résonnent en nous , l’autrice nous fait découvrir la vie de Cooper , celle d’avant,  son retrait dans les bois, ses traumatismes, la menace qui pèse sur Finch et lui..sa rédemption inévitable

On ne peut que l’aimer même si ses décisions peuvent avoir des conséquences,  on ne peut que comprendre même si ses démons l’accablent, le blessent, même s’il doit porter ses fantômes sa vie entière.

Un personnage attachant, émouvant qui nous déchire le cœur.

Mais Finch grandit elle veut découvrir,  repousser les frontières au risque que leur monde s’effondre. Enfreindre les règles fixées, se faire des amis…

Le silence des repentis c’est l’amour d’un père pour sa fille, le passé qui ressurgit,  une atmosphère qui te percute,  qui « poetise » ce blanc immaculé,  ce froid, cette nature vierge des hommes,  silencieuse, palpable, qui t’envahit les bronches et qui te glace le corps…

Car l’émotion innonde,  les choix sont cruciaux , la vie peut basculer, ce monde de sérénité s’effondrer,  il a suffit d’un élément,  d’un tout petit rouage dans le vaste espace naturel pour que tout change. 

Tout au long de notre lecture , Cooper coud la couverture en patchwork de sa fille avec ses vêtements trop petits, tout comme l’on découvre sa vie mis bout à bout,  un patchwork émotionnel dès l’enfance, des révélations intenses et qui  brisent, la sensibilité se veut exacerbée,  et cette fin impensable et pourtant si belle…

Cooper et Finch s’est une relation filiale à la vie, à la mort, c’est se protéger, une relation pleine de tendresse, poignante et délicate.

Un roman finement écrit d’une délicatesse subtil.

Un coup de cœur pour ce livre pour l’autrice

Sorti de ma pal grâce à Maria lecturesnoirespournuitsblanches,  lu le 1er mai