On m’appelle Demon Copperhead

Barbara Kingsolver

Albin Michel Terre d’Amerique

 » Tout le monde vous le dira les enfants de ce monde sont marqués dès la sortie,  tu gagnes ou tu perds »

Démon. Démon, que dire qui n’a déjà été dit?

Petit bonhomme mal né,une mère toxico, un beau père violent pervers. Né dans le sang et la souffrance. Dans la misère qui touche les Appalaches, la misère sociale, le chômage, les opioïdes,  les drogues plus dures.

Comment garder l’insouciance,  comment ne pas tomber?

Ton ciel paraît incertain,  opaque, il va falloir t’endurcir, te relever quand tu vas tomber.

Car oui tu vas tomber! La faute au système, aux familles d’accueil qui profitent, qui humilient . Tu es le pecnot, « le redneck », le paysan,  tu ne seras rien d’autre pour eux, juste l’argent que tu leurs rapportes.

Toi le laissé-pour-compte, comme bien d’autres orphelins de ce monde gangrenés,   abandonnés à leur triste sort.

Certains prendront le même chemin que leurs parents car la drogue permet d’oublier , oublier qui l’on est, la misère,  la violence.

J’ai adoré ta gouaille innocente mais aussi lucide,  la gouaille d’un enfant grandi trop vite.

Pour t’en sortir tu peux compter sur l’amour de Madame Peggot, sur le soutien de ton ami Maggot, mais ton chemin est semé d’embûches,  de rencontres toxiques, de l’absence d’une mère, ce trou béant dans le coeur.

Tu n’as pas les codes de la vie non plus on ne te les as jamais appris mais tu vas tomber sur des gens biens qui te rattraperont au col, te tiendront debout contre vents et marais, des personnages intenses, et lumineux. Et tu t’amarreras au sport , au dessin…et peut être verras tu l’océan…

Démon c’est une voix , une voix d’espoir qui s’élève dans la noirceur, son obstination,  sa resilience nous malmènent, nous crèvent le cœur.

Un personnage attachant,  inoubliable.

Barbara Kingslover maîtrise l’intrigue,  les personnages et leur psychologie mais surtout elle nous pointe les manquements de l’Amérique, les oubliés,  les invicibles, ces personnes de régions desindustrualisées, ces hommes, ces femmes et ces enfants laissés dans la précarité.

« Le plus extraordinaire,  c’est que tu peux commencer ta vie avec rien, la finir avec rien, et perdre tant de choses entre temps « 

Un roman noir

Une fresque dense, exceptionnelle.

Un livre à lire

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