Quand j’avais dix ans

Fionna Cummins

Istya et Compagnie

J’adore la plume de Fiona Cummins ses histoires, ses intrigues, ses personnages tortueux habités par le mal.

Dans ce livre on se retrouve 20 ans plus tôt avec la famille Carter, le père, la mère et ses deux filles. Famille respectée lui médecin, elle donnant à la paroisse son temps , leurs deux filles très discrètes. Mais ce ne sont que les apparences! Les carter sont des parents inomables, manipulateurs, des sévices psychologiques, des situations humiliantes.

20 ans plus tard une de leur fille a tué ses parents « Quand elle avais dix ans ». Elle a passé du temps en prison pour enfants. Surnommée  » l’ange de la mort » elle a changé d’identité, s’est reconstruite, a fondé une famille. Elle garde ses secrets bien cachés. Elle n’a plus de contact avec sa sœur et leur amie de toujours devenue journaliste.

:le massacrée de ses parents s’était hissé parmi les gros titres du jour « 

Elle est rongée par le poids qu’elle porte, qu’elle n’a jamais osé dire à son mari, sa fille…elle se retrouve acculée lorsque sa grande sœur sort de l’ombre et se fait interviewer pour reprendre contact avec elle…

Elle va être traquée par les journalistes qui veulent découvrir son identité, leur amie Brinley Booth va déterrer leur secret et raconter leur vie d’enfants et le drame de ce soir là.

Exposer à la face du monde, sa petite vie tranquille s’effondre.

Les trois femmes vont devoir faire face à leur passé

Fionna Cummins est douée pour installer l’intrigue, le ton monte crescendo, les personnages perturbéd, malmenés, une atmosphère électrique pleine de tensions, d’orages, de rage. Quand on pense avoir deviné elle nous met à nouveau le doute, la réalité n’est pas celle que l’on croit et je n’ai absolument rien deviné.

« La fille de Sara Parker a douze ans. Trop jeune pour subir cette ingérence dans sa vie. Trop jeune pour être dépouillée de son innocence avec une telle brutalité. « 

Les rebondissements sont finement amenés, ils sont bien dosés. La peur est constamment presente, celle d’être reconnue, jugée, retrouvée. Sa vie est construite sur un mensonge qu’elle garde au fond d’elle. Mais il est parfois préférable de dire la vérité pour épargner sa fille, son mari, plutôt que de les perdre. Mais comment se livrer quand sa vie a pris ses fondations sur des mensonges. Un jour tout s’effondre.

Fionna Cummins montre les dégâts de la campagne médiatique qui se moque des dommages collatéraux, les journalistes traquent, débusquent leur proie, jusqu’à la jeter en pâture. Se moquant d’exploser, blesser une famille. Juste le buzz les intéresse. Un jeu dangereux qui peut aller jusqu’à…la mort. Un monde sans foi, ni loi aux conséquences dévastatrices. Comme pour ses précédents livres la psychologie des personnages est finement développée, travaillée. J’ai aimer les sauts dans le temps qui nous amènent au dénouement final…qui bouscule nos certitudes.

Une atmosphère de mystères et de mensonges nous enveloppe au fil des pages elle se veut pesante, oppressante. La manipulation nous lie aux mains du psychopathe et il est difficile de s’en défaire.

Le combat s’annonce difficile, glaçant et la vérité s’abat avec l’énergie du désespoir.

Un très bon thriller.

 » l’odeur écœurante du sang coagulé, de plus en plus forte à mesure que les heures passent.

La vérité a plusieurs visages et je les porte tous…Le sentiment de culpabilité étrangle chaque aspect de ma vie…des années durant, la réalité de cette nuit-là est restée enterrée, avec les os de Mr et Mme Carter et la saleté de nos mensonges. Mais la pourriture s’y entend pour remonter à la surface ? Pour répandre ses spores, jusqu’à ce qu’elle trouve une proie et abîme tout de l’intérieur. « 

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