Le grand Saut

Thibault Bérard

Les éditions de l’observatoire

Le grand saut c’est Léonard qui se meurt. Seul dans sa cuisine. 25 ans sans voir ses enfants, 25 ans et plus de frasques, de tromperie, de boisson.

«Le monde devient plus flou à chaque seconde, dans les brumes de l’alcool qui le noient et l’emportent «

Tout en expirant son dernier souffle , des flash-back de sa vie lui reviennent, des moments précis de ce jeune garçon qui rêvait trop grand, ce jeune homme transcendé par la poésie, les mots, cet homme désabusé, qui se ment, cherche toujours ailleurs le bonheur qu’il a sous les yeux.

Léonard mourant est spectateur de ses instants de vies, de ses prises de décisions bonnes ou mauvaises, de ses moments de bonheur extrême, de ses erreurs.

On remonte le cours de sa vie…

« Léonard est un navire chahuté sur un océan en furie »

Le grand saut c’est Zoé, 10 ans, en haut du plongeoir de la piscine, elle a peur mais elle s’apprête à sauter, elle ne peut reculer, elle veut la fierté de sa mère et « son sourire radieux pas les sourires de façades qui cachent les ombres…dans les vallées du visage de sa mère. »

Zoé cache sa tristesse derrière les apparences, elle se veut forte pour son père depuis que sa mère revenue d’un week-end est devenue catatonique. La douleur, l’incompréhension l’étreignent, mais les questions sur le passé de sa mère bouillonnent en elle.

Dans ce livre découpé en deux parties « apprends à mourir « et « souviens toi que tu as vécu », TBérard joue avec ces deux mots intrinsèquement liés VIVRE ET MOURIR, tout comme les vies de Léonard et Zoé pourraient être intimement unies.

Le grand saut nous parle de regrets et remords, de bonheur et de joies, de rêves, d’envies avortées, de la vie qui file entre les doigts, pas de retour en arrière mais un besoin viscéral d’un bonheur que l’on a déjà…sans le voir.

Rien n’est anodin dans ce livre qui résonne en nous inexorablement sans atermoiement, un livre lu à fleur de peau, une vie fragile traversée par les orages et les tempêtes mais aussi balayée par les beaux jours, et le soleil intense qui brûle d’amour.

Une vie aussi en accélérée toujours plus vite, jamais rassasié, fuir le bonheur avant qu’il ne s’efface . Les non-dits qui déchirent, abîment, obsèdent, tuent à petit feu…

Thibault Bérard nous bouleverse avec sa plume, ses mots justes, et vifs, la légèreté de l’être, la profondeur de l’âme, les mots qui nous brisent le cœur et ces deux temporalités qui se rejoignent, qui battent à l’unisson et se tournent vers l’horizon, la vie.

TB c’est un concentré d’émotions pures.

Magique, sensible

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4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. laplumedelulu dit :

    Quelle chronique majestueuse ma Rebelle au cœur de guimauve. Toute en délicatesse. Merci à toi 🙏😘

    Aimé par 1 personne

    1. Un auteur à découvrir effectivement

      J’aime

  2. Merci pour cette belle critique 🙏
    J’ai très envie de découvrir ce livre.

    Aimé par 1 personne

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