Téhéran trip

Mahsa Mohebali

La Croisée

Mahsa Mohebali a connu un énorme succès en Iran avec ce livre qui finalement fut interdit par le gouvernement en place.

Ce livre c’est une voix, le souffle de révolte d’une jeunesse perdue, opposée aux normes établies, aux restrictions gouvernementales, à la religion.

On suit Shadi, jeune iranienne accro à la drogue, en rébellion contre sa famille. Elle refuse de porter le Hijab, s’est rasée la tête et porte un bonnet, elle est attirée par les filles, une jeune femme désabusée, opposée au régime en place, elle a soif de libertés.

Dans une ville en plein chaos,

Dans une ville que les riches ont fui,

Dans une ville détruite,

Dans une ville où la police est omniprésente

L’obsession de Shadi est de trouver sa dose d’opium.

Téhéran Trip représente les instants volées de Shadi, son errance dans une ville brimée, sa dépendance à la drogue, sa sexualité, le genre, la place des femmes. Des sujets tabous que le gouvernement essaie de réprimer mais les voix s’élèvent et se veulent écouter quoiqu’il en coûte même s’ils doivent y laisser leur vie, d’autres se lèveront encore et encore.

« Le mur humain me fait reculer sans cesse. Je disparais dans une mer de membres. La douleur descend de mon cou et irradie dans mon corps. La foule avance et recule, elle oscille comme de la gelée anglaise. Elle avance et recule, elle devient noire »

Un roman enlevé, un séisme, une allégorie pour cette jeunesse, ces femmes, qui n’osent pas rêver trop fort pour ne pas se brûler les ailes.

Un monde incertain mais l’auteure sublime l’espoir, les émotions, avec une plume frénétique.

Ce livre c’est un état d’urgence.

Mais

Je suis restée à côté ou je ne me suis pas sentie proche de Shadi car , j’aurai voulu plus d’explications j’aurai aimé comprendre le poids des traditions, le pouvoir en place. Voir le pays autrement que par le prisme de « l’état de manque »de la jeune fille, voir au delà d’une journée…

Merci aux éditions La croisée