La chambre des diablesses

Isabelle Duquesnoy

Robert laffont

« 442 accusés de commerce de sorcellerie, 36 condamnés à mort, dont ma mère brûlée vive «

Un récit historique sous le règne de Louis XIV.

22 février 1680 Catherine Monvoisin connue sous le nom de « La Voisin » est brûlée vive pour actes de sorcellerie et de commerces avec le diable.

sa fille Marie-Marguerite est emprisonnée, accusée de complicité.

Ce livre représente la confession de Marie-Marguerite sur les actes de sa mère mais aussi toutes les commandes de philtres d’empoisonnement, d’amour , de messes noires que les proches du roi ont passé à la Voisin.

Entre narrations et correspondances au Lieutenant Général de police de Paris De LaReynie, Marie-Marguerite plaide sa cause, son innocence, raconte sa mère, Paris et ses bas-fonds, la misère du peuple qui tranche avec le faste et la décadence de la cour, des jalousies, complots, séductions, ambitions. La cour du Roi Soleil sous le fard cache ses mesquineries, sa crasse, ses travers abjects.

Happée par l’histoire, amusée par la gouaille réaliste et crue de La Voisin, j’ai aimé l’aspect historique des affaires de coeurs, les mœurs, la villenie des gens bien-nés pour gagner les faveurs du roi, à user des poisons, de philtres, boire le sang d’un nouveau né sacrifié sur l’autel de Satan pour le Pouvoir!!!

un roman bien restitué, avec morgue et gouaillerie, un roman historique violent et glauque où les vies, d’un mari que l’on ne désire plus, d’enfants trop encombrants, d’un amant trop insistant passent à trépas, sans émotions. On vit vite, on vit fort sans s’encombrer des gens qui ralentissent son accession au pouvoir, aux envies.

la cour du roi soleil n’a de chaleur que de nom tant une grossesse était vite avortée, les religieux débauchés, abbés et abbesses profitaient de la chair et n’étaient pas les derniers à comploter avec le mal, les proches du roi s’adonner à la débauche, messes noires et relations contre-nature.
il fallut faire un grand nettoyage, couper des têtes, brûlés, emprisonnés pour retrouver un semblant d’honnêteté pourtant les plus proches du roi ne furent guère inquiétés.

Isabelle Duquesnoy a écrit un roman passionnant, à la psychologie développée, attachante pour Marie-Marguerite, un sentiment de dégoût pour La Voisin mais aussi d’attrait, un roman aux recherches foisonnantes et intéressantes. Un roman parfois déroutant par le peu de valeurs que certains attachés à la vie, mais un roman malgré un thème noire somme toute très divertissant.