Histoire de Tönle

Mario Rigoni Stern

Totem Gallmeister

5 janvier 2023

Tönle vit aux rythme des saisons, emmenant ses moutons aux paturages dans les montagnes. Homme solitaire aux mille métiers qui le ramène régulièrement sur le plateau d’Asagio.

Ancré dans sa terre, son village, ses traditions. Lui s’aventurant hors des frontières italiennes, le vagabond, se sent confiné, consigné alors que la première guerre éclate.

La population d’Asagio fuit, sa famille aussi mais lui refuse de partir. Au fil des pages le désespoir l’étreint, les vallées bombardées sont méconnaissables, le monde change, son monde se pare de frontières. Le plateau d’Asagio disparaît, son identité, sa culture.

« Il se sentait comme le gardien de biens que les autres avaient laissés et sa présence était comme un signe, le symbole d’une vie pacifiste contre la violence de la guerre »

La guerre , au delà des hommes transforme, détruit, les forêts, la nature, le plateau. Il ne reste plus rien si ce n’est la désolation, Sa Désolation.

L’âme de Tönle se recroqueville. Il ne comprends plus les hommes, l’ineptie de la guerre. Les frontières s’érigent, la paix s’éloigne.

Lui à l’Humanité personnifiée, sacrifiée sur l’autel de l’illogisme de la guerre.

Un roman touchant, célébrant la Terre, l’appartenance au Monde sans frontières, la liberté, le bonheur simple.

Une philosophie de la vie, que le Nationalisme éteint, tue. Les émotions chamboulent. Malgré les horreurs, les morts sur les champs de bataille, la terre baignée de sang, les pleurs des mères et des femmes, l’histoire est un éternel recommencement.

Pourtant le Monde est assez grand pour vivre en paix, partager, s’extasier devant l’immensité et la beauté de la nature, du silence.

Une description tout en poésie, émotionnelle, ébranlée par le fracas du monde. Un lien viscéral uni Tönle et sa terre, uni l’auteur et Asagio.

« Il alluma sa pipe et se surprit ce soir là à penser lui aussi à la mort, mais il n’éprouvait ni peur, ni angoisse, il y pensait comme à un repos, une halte sans fin dans un paysage comme celui-ci, à regarder à loisir. »

Lu dans le cadre du #challengeauteursitaliens

Merci aux Éditions Gallmeister et à Louise

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3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Aude Bouquine dit :

    Je lance un appel
    Bois- cabane- fromage- potager- vignes et rien d’autre !!
    Je me le note pour les jours où j’ai envie de tout envoyer valser 😬

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  2. Tu as raison, le monde est assez grand… mais l’homme est vraiment le pire prédateur.

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