1795

Niklas Natt Och Dag

Sonatine

Le temps semble soudain devenu une mélasse figée dans son sablier »

1795 clôture une trilogie obscure.

Stockholm et ses bruits, sa décadence, sa déchéance, sa pourriture.

Une ville en putréfaction, sur le déclin,
Une ville gangrenée au cœur de l’état
Une ville gangrenée au cœur de l’église
Une ville dans tous ses excès
Une ville de misère
Le peuple abandonné, qui meurt, se vend pour une journée de plus
Et respirer l’air vicié.

1793 avait eu une fin terrible

1794 diabolique

1795 m’a achevée.

Un roman historique, un thriller societal un mélange des genres mais surtout une épopée magistrale, une fresque sociale.

A Stockholm l’auteur dans son descriptif nous immerge dans le froid, la boue, les odeurs, dans l’immonde et le bestial, dans la sueur et le sang.

Un voyage olfactif au bord de la nausée.

On retrouve Cardell et Winge, abîmés, blessés, à la recherche d’Anna et Ceton. Une quête vers la vérité, la rédemption. Des scènes qui font tourner de l’œil, choquée, sidérée tellement d’horreur dans cette histoire mais aussi tellement d’humanité chez les gens simples. C’est fort et emotionnel. En apnée dans cette descente aux enfers.

L’écriture est exigeante, les détails sont pointilleux, un travail inconsiderable de recherche, sans temps mort les chapitres courts s’enchaînent, haletants, nerveux, une fièvre nous prend dans l’urgence de la résolution de l’enquête pour éviter le pire. Pour sauver les âmes fragiles, les cœurs brisés.

L’atmosphère est pesante plombante entre clair obscur, la pluie, le froid, l’angoisse, le grondement de la révolte constant, inévitable.

Un langage sans langue de bois, cru au plus près de la vérité qui se veut visuel, qui bouscule, les mots acérés nous perforent, nous blessent et nous saignent.

Une trilogie à la fois sombre, noire abyssale mais aussi d’une beauté magnifiée.

J’en ressors lessivée, le coeur déchiré, les larmes le long des rides et puis l’espoir d’une lueur peut être qui s’ouvre vers le bonheur, demain peut être…

Une trilogie qui restera, puissante, animale et funèbre. Une totale réussite.

Un chef d’ œuvre.

6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. laplumedelulu dit :

    Rhaa ma Rebelle au cœur de guimauve. Faut vraiment que je me triuve les deux premiers tomes. Quelle chronique encore une fois, ❤️ magnifiée par tes écrits.

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  2. laplumedelulu dit :

    « trouve » c’est mieux.

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    1. J’avais compris Val😅😘merci beaucoup

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      1. laplumedelulu dit :

        Mon clavier mène sa vie sans moi le fourbe 🤣 trop bien ta chronique. 🥰

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  3. Aude Bouquine dit :

    Ta chronique donne super envie ! J’ai les 3, donnez-moi 1 semaine sans rien d’autre à faire 😉

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    1. Merci dès mardi midi prends ta semaine 😅😘

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