Tiffany Quay Tyson
Sonatine rl 2022
« Les gens parlent du ciel et de l’enfer, ils racontent avoir vu la lumière ou les ténèbres mais je n’ai eu aucun avant goût d’une vie après la mort. Aucun ange n’est descendu me consoler »
White Forrest , Mississipi, 1970.
Willet, Bert et Pansy, 16, 14, 6 ans décident de braver l’interdiction du père absent, et vont se baigner à la carrière, endroit maléfique.
« Ce Trou contenait trop de secrets pour qu’il en soit autrement »
Pansy disparaît.
Un père absent, une mère dépressive, une sœur disparue, Willet et Bert sont livrés à eux même, sous le poids de la culpabilité, la honte, la malédiction rt les superstitions ancrees dans leurs gênes.
Comment se construire quand les secrets enfouis se dévoilent, quand le passé ressurgit quand une vie est construite sur un château de cartes.
Le passé ancestral qui pèse qur leurs frêles épaules, un passé basé sur le mensonge, comment se créer un avenir
L’ambiance te plombe le moral, pesante, lourde, poisseuse qui entre par tous les pores.
On vit deux temporalités dans la souffrance et la peur, le courage des femmes, l’ignominie des hommes.
Un profond sommeil est l’histoire d’une région boueuse ensanglantée, forestière et sombre, à la carrière profondes, aux eaux sombres et hostiles.
Les Everglades peuplés de monstres, d’assassins et de saints, du Diable et de Dieu…des hommes.
C’est aussi l’histoire des femmes, des scènes horribles, atroces ou avoir la peau noire était l’accomplissement du diable, une histoire pas si lointaine ni disparue.
Mais aussi le droit à l’avortement aujourd’hui bafoué par la constitution
Une histoire de transmission, d’un savoir d’une grand mère à sa petite fille, de Clem à Bert, deux personnages touchants, profonds.
Ce roman noir prend aux tripes c’est animal, il rugit, hurle, gémis la voix de toutes les femmes celles qui ne sont plus, celles qui se battent, celles qui luttent celles qui pleurent, dans le sang et la douleur.
« La pluie aurait dû nous soulager…mais il faisait encore plus lourd. Les gens qui croyait au vaudou et aux signes affirmait que cette chaleur était un avertissement. Nous n’étions pas supertitieux à l’époque mais nous aurions tord de mépriser les choses que nous ne pouvions voir. »
Un livre vu sous le prisme de Bert narratrice, jeune fille émouvante éblouissante.
Une auteure qui a su m’embarquer avec fluidité et une écriture addictive, une intrigue rondement menée sans fausse note. Une auteure qui écrit le noir et nous l’assène comme un coup de marteau. Pour ne pas oublier
Merci aux éditions Sonatine
LIRE EST LE PROPRE DE L'HOMME 