Tiffany MC Daniel
Gallmeister

« Qu’est ce qui est bien, qu’est ce qui est mal »
Été 1984 à Breathed, Ohio, le procureur Autopsy Bliss invite dans un encart du journal local, le diable.
Le lendemain un jeune garçon à la peau noire et aux yeux verts se présente comme le diable.
Sal est il l’incarnation du mal ou juste un jeune garçon meurtri, heureux que la famille Bliss le recueille ?
Peu après son arrivée tout part en vrille, des événements étranges ont lieu, une vague de chaleur frappe la petite ville.
Il faut peu de choses pour que la vie à Breathed soit un enfer.
Peu de chose pour qu’un jeune adolescent noir soit accusé de tous les maux.
La différence, l’inconnu, font peur, il est tellement facile d’accuser l’étranger quand on ne trouve pas de raisons rationnelles.
L’auteure nous porte de son écriture incandescente, elle nous brûle le cœur et nous broie l’âme, exacerbe les préjugés, nous délivre l’incompréhension d’un monde devenu fou, d’un monde étant le mal incarné.
Un monde suivant « l’inquisiteur «
Un monde à la pensée unique, un monde agissant comme un seul Homme surtout dans l’ignominie. La peur, la foi, la colère les animent.
Ils en perdent le sens commun, et, se comportent comme des animaux, la haine en porte drapeau.
Un été Terrifiant ou les cagoules blanches nous font revivre un passé jamais fermé.
Les tragédies se jouent ici et maintenant.
Une petite ville atteinte de folie, de palpitations, les fièvres de la frustration.
» ces gens ont perdu leur libre arbitre et pat là même ils ont perdu leur raison comme on perd de la sueur dans un bain trop chaud. Et sa fonction consistait à orchestrer la panique en entonnant le refrain de la peur, la peur du garçon à la peau colorée. La peur du diable dans la peau du garçon . Il n’a cessé de chantonner ce refrain
Peur, peur, peur comme une berceuse endormant leur bon sens sur un lit d’épines déguisées en roses. »
Tiffany MC Daniel a écrit un livre profond, poignant qui te saigne à blanc, laisse des séquelles, au fil des pages la fin nous apparaît insupportable, effroyable.
Un cri de l’âme et du cœur, la souffrance s’énroule autour du corps, l’obscurité dévore tout. Brisé, fendillé de fêlures effrayées et frémissantes.
Seul dans la douleur apprendre à survivre, et porter sa croix.
Des personnages touchants, attachants, que l’on a envie de soutenir, d’aider. La famille Bliss émouvante, bienveillante, charismatique. Des liens fraternels forts entre Grand et Fielding. Un coup de cœur pour Grand.
Je n’ai pas les mots assez forts pour dire combien j’ai aimé ce livre. Un livre aux thématiques difficiles, qui a aiguisé ma vacuité à me recentrer dans la vie, me questionner sur mes actes.
Un regard onirique incisif sur notre société et ce que nous en faisons.
« Même les étoiles les plus brillantes semblaient incapables de venir au secours d’un ciel d’une noirceur infinie. «
Tiffany MC Daniel est une conteuse d’Histoires qui s’est imposée en deux livres et quels livres!!!
L’été où tout a fondu est un roman sombre, noir laissant un goût amer sur ma foi en l’humanité.
« La tiédeur du passé avait été reléguée au second plan par la brûlure du présent. Éclipsée la température ambiante. La gentille brise. Tout cela était remplacé par une chaleur presque violente qui vous transformez les os en volcans, le sang en une lave qui hurlait leurs éruptions. Plus tard les gens évoqueraient cette brusque arrivée de la chaleur. Pour eux c’était la meilleure preuve de l’avènement du diable. «
Une auteure surdouée à découvrir, lire.
Un coup de cœur.
Merci aux Editions Gallmeister.