Les femmes qui craignaient les hommes

Jessica Moor

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Les femmes qui n’aimaient pas les hommes

Des femmes fracassées
Des femmes battues
Des femmes soumises
Des femmes en sang
Des femmes sous emprise
Des femmes aux mains de personnes toxiques

Des femmes à qui l’on demande pardon pour cette première giffle, en pleurs, criant leur amour…jusqu’à la prochaine fois encore…et encore…Le dépôt de plainte…sans grand changement…Le retour…et parfois le féminicide.

Car qui s’inquiète de ces femmes ? Combien sont ils à détourner le regard? Combien encore pense qu’elles l’ont cherché ?

Pour un mot de trop
Pour un regard de trop

Traînées, frappées, insultée, cheveux arrachés, hématomes ensanglantés, défigurées, tuées.

Des enfants traumatisés, des enfants qui n’ont rien demandé…jusqu’à la première claque aussi…et l’instinct d’une mère qui réagit, qui décide de s’enfuir, loin pour ne plus souffrir, pour ne plus leurs mentir, ne plus mettre la faute sur ces escaliers ratés, ce couteau trop aiguisé, cette casserole tombée…
Et puis s’enfuir aussi quand ces femmes ne sont plus maitre de leur vie, quand la liberté s’amenuise, quand celle de penser n’est plus, quand celle de dire n’existe plus…

Partir loin de ces hommes, qui éloignent les amies, la famille
Partir loin de ces hommes qui gèrent les sorties, les envies, qui droguent et violent,
Partir loin de ces hommes qui anéantissement la confiance…

Changer de nom , recommencer une vie

Mais toujours être sur ses gardes, regarder par dessus son épaule, avoir peur, tout le temps, chaque jour…

Jessica Moor nous raconte les jours qui précèdent la mort de Katie, on sait d’avance qui est le tueur oui mais…
J’ai aimé cette temporalité qu’elle tisse et entremêle, jai ressenti la peur de ces femmes, ces enfants détruits par la vie ou plutôt un homme.
J’ai aimé cette intrigue cette enquête portée par deux hommes, deux policiers sans tact, bourrus, leurs idées déjà toutes faites.

J’ai aimé Val qui sous ses airs de bourgeoise,et sa stature imposante donne du fil à retordre aux policiers. Car Val n’a qu’un credo sauver ses femmes de leur bourreau.
Val a accueilli ces femmes dans ce refuge sécurisé qu’elle tient, avec peu de moyens mais aidée de katie qui devient la conseillère, l’amie de chacune, elles redonnent le sourire, elles écoutent mais Katie est retrouvée noyée sous un pont.

Nos deux policiers pensent à un suicide.

Mais s’il s’agissait d’un meurtre?
Et qui connaissait vraiment Katie?


A vous de découvrir.

Un roman psychologique, un roman noir sur les violences faites aux femmes, des femmes deconstruites.
La psychologie des personnages est bien développée, on ne peut être qu’en empathie, on ne peut qu’être en accord avec la rudesse des mots, l’horreur des faits qui souvent ne sont que des non-dits que notre cerveau imagine dans sa pire violence.

Le pire du pire…

Un bon premier roman juste un petit bémol… sur la fin…déstabilisant

Lu dans le cadre des #nouvellesvoixdupolarspocket2022