Les routes oubliés

S.A. Cosby

Sonatine editions

Lu en #lc avec la fée Stelphique va voir son ressenti livresque.

https://fairystelphique.wordpress.com/2022/05/07/les-routes-oubliees-s-a-cosby/#comment-16004

« On ne se range jamais pour de bon quand on a un passé criminel, on passe toute sa vie à regarder par dessus son épaule. On n’enterre pas ses armes sous une chape de béton, on les garde à portée de main car c’est le seul moyen de s’autoriser à se detendre »

La pauvreté, la misère, ça sent les pneus et l’asphalte mais derrière le volant un sentiment de puissance domine.
On oublie d’où l’on vient
On oublie ce bled paumé de Red Hill, laissé à l’abandon,  un terrain vague de bitume hanté par les fantômes du passé
On oublie les mauvaises decisions qui collent à la peau

Et Beauregard aimerait oublier cette malédiction,  fils de braqueur, braqueur lui même, après la prison, il s’est rangé, à ouvert un garage, les mains dans le cambouis, la clé à molette à la main.
Mais Beauregard est « noir », et dans cette Amérique profonde encore raciste,  quand un nouveau garage de « blancs » s’installe,  le manque à gagner se fait sentir.
Alors pour se remettre sur pied ,  le passé refait surface, difficile de le refouler quand financièrement on a le couteau sous la gorge.
Les erreurs se font de génération en génération,  on a beau s’en éloigner on en revient toujours.

Beau est un conducteur infaillible,  une force tranquille,  un roc, derrière son volant plus rien n’existe, l’adrénaline est son moteur.

Et pourtant le casse de la bijouterie devait ne poser aucun problème,  son erreur est d’avoir fait confiance,  une erreur qui va faire couler le sang , la bijouterie appartenant à un caïd qui se promet de retrouver coûte que coûte les braqueurs.

Les pneus crissent sous l’asphalte, la chaleur du goudron rend l’atmosphère irrespirable, mais Beauregard a dans les yeux les pulsions de l’interdit. Pas de retour en arrière,  il ne veut pas que ce monde touche sa famille…une seule option…se défendre…

Dès le départ l’auteur  nous pose ses personnages,  étayant leur psychologie,  la pauvreté qui les poursuit,  parqués dans des bleds pourris, lieux de délinquance,  de camés, le passé de la filiations qui poursuit,  et puis tout s’enchaîne tu débrayes en 5ème,  le sang coagule sur la route.

Un roman noir societal,  un thriller violent, une écriture acérée,  le constat d’une Amérique profonde raciste,  une vision très cinématographique, une deuxième partie nerveuse et fracassante, « une odeur d’essence et d’huile de moteur mêlée à celle âcre et puissante des gaz d’échappement et du caoutchouc brûlé. »

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Bibliofeel dit :

    Belle chronique qui m’attire particulièrement vers ce titre…

    Aimé par 1 personne

  2. Un roman qui m’intéresse beaucoup. Merci pour la découverte.

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