Bernard Minier
Xo editions

Une intrigue intelligente diaboliquement machiavélique.
J’ai aimé les lieux qui t’oppressent, te plombent l’âme, te propulse vers les abîmes.
Les éléments se déchaînent, un temps glacial, Lucia est appelée sur les lieux d’un meurtre, le meurtre effroyable de son coéquipier, « crucifié » , « suspendu entre ciel et terre, en lévitation » collé.
Écœurée, nauséeuse, ivre de fureur et de haine, Lucia hurle sa douleur et sa peine. Un cri muet dans la nuit noire d’encre, les ténèbres ouvrent ses abîmes…
Un meurtre diabolique, qui marque la cruauté du tueur. Un homme, au pied de la croix, les mains en sang, est arrêté.
Un homme aux troubles dissociatif de l’identité, aux personnalités multiples.
Un homme manipulé par un monstre maléfique dont la colère irradie, une colère ancienne…
Lucia va prendre « des vacances », trop impliquée par le meurtre, mais elle est appelée par le professeur Salomõn de l’université de Salamanque.
« Dimas », un logiciel mis en place par son département, ses étudiants, a trouvé des occurrences entre d’anciens meurtres et celui du collègue de Lucia Guerrero.
Cette dernière accompagnée de Salomõn, se lancent sur la piste du détraqué, érudit, mettant en scène ses monstruosités selon des tableaux de la renaissance…
et je ne peux pas tout te dire, je t’ai déjà dit beaucoup 🙂
« La nuit de Salamanque étaient une nuit vieille de plusieurs siècles «
Une enquête qui vibre, pulse, le coeur qui cogne.
Dans les ruelles lugubres, Lucia danse avec le diable.
L’atmosphère d’hystérie t’enveloppe, le brouillard epais t’oppresse, les halos vaporeux donne un air de mysticisme, tu avances avec Lucia, à l’aveugle, l’adrénaline, la tension, le danger te mènent. La peur au ventre,tu tâtonnes, confronté à ce que l’humanité a de plus dégradant, hideux.
Plongé dans le présent et le passé, une Espagne ancestrale profonde, « une œuvre de vie et de pulsion de mort ».
Le tueur est un marionnettiste qui se tient dans l’ombre, qui tire les ficelles, qui joue avec le passé de Lucia, « son Raphael »…
Lucia Guerrero, jeune femme tatouée, forte, badass qui se donne pour son boulot à la Guardia Civil, qui dérape parfois , au tempérament sanguin, (je kiffe 🙈) ne maîtrisant pas toujours ses pulsions, sa rage.
Lucia fracassée avec ses blessures, fêlures, sa grande figure christique tatouée dans le dos qui représente sa croix…
Et puis le paysage toujours important, omniprésent donnant plus d’ampleur à l’intrigue.
Une atmosphère délétère dans l’immensité de la campagne de Segovie, éloignée de tout.
La solitude pesante, mordante, la sensation d’être à découvert, un sentiment malaisant perdu sur les plateaux enneigés à la différence de Salamanque ou la vie demeurent ou le monde semble sécurisant.
Complètement immersif, visuel.
Un personnage qui m’a touché et les vrais savent 🙂, un personnage que j’aimerai récurrent totalement différent de Servaz mais un personnage qui te marque, reste, qui n’a pas tout dit de sa personnalité, sa psychologie, j’ai envie d’en découvrir plus.
Bref #jelislucia tu as compris!
Plus qu’un coup de cœur, des pulsations rouge sang, une aura incandescente.
Et si après tout cela je ne t’ai pas convaincu, je laisse tomber tu es irrécupérable 😅.
Merci aux éditions XO et notamment Marine
Ravie de découvrir la nouvelle enquêtrice de Bernard Minier, et aussi de traverser les Pyrénées. Ce livre est déjà dans ma liste d’envies, mais avant, je veux absolument terminer les enquêtes de Servaz. 😁
J’aimeJ’aime