Pétronille Rostagnat
HARPER COLLINS POCHE

Tu connais ce genre de livre qui fracasse, te serre le coeur te bouleverse, la tristesse en bandoulière, les incertitudes qui t’assaillent et cette fin qui te fait monter les larmes?
Je pensais t’épargner est de ceux-là.
Dès le prologue tu as déjà le cœur qui saigne, car il s’ouvre sur l’improbable, l’insoutenable
Une fillette séquestrée dans une cave.
« Une main éffleure son visage…est-ce un dernier jeu, une nouvelle torturé? Une minute de douceur avant de se faire arracher une touffes de cheveux? La caresse s’arrête…tu vas partir…tout de suite. »
Jade n’est plus.
Petit oiseau dont on a fermé la cage, coupé les ailes, à jamais. Petit cœur de 11 ans retrouvée morte dans le coffre de la voiture de son père. Celui-ci est introuvable.
Un roman choral, avec les points de vue des différents protagonistes.
Tu tournes les pages tant tu veux connaître la vérité, l’auteure clôturant chaque chapitre en relançant le suivant.
T’es scotché, la nausée qui te prend, la peur au ventre, l’âme en peine.
Le père est le premier suspecté, complètement largué, apeuré,séparée. La belle-mère froide accusant son ex, de l’avoir frappé, d’être violent.
« Qui battait qui? Telle était la question. Ils se présentaient tous comme des victimes mais l’un d’entre eux était un meurtrier. »
Tout s’enchaîne, on est pris dans une spirale, on touche le fond , dans une impasse. Tout paraît cohérent dans cette incoherence. Au cœur de la maltraitance, du « mal-amour » le roman devient éprouvant.
Un drame psychologique, sociétal familial.
Un roman noir.
Percutant, dérangeant et le titre prend tout son sens !
Des personnages à la psychologie développée, la commandante Alexane, l’avocate Pauline, 2 caractères forts, le feu, la glace s’opposant, se jugeant mais à la recherche d’une même cause la vérité.
Chacune évoluant avec leurs failles, fêlures, fragilité. Attachantes, atta-chiantes rongent chaque os donné pour élucider l’affaire.
Un thème trop peu abordé.
Une écriture fluide, incisive et sans concession, brute qui te met une claque, les mots qui te blessent.
Derangeant.
« Les apparences sont un masque qui souvent caché mille raisons, mille pensées, mille sentiments dont on ne peut définir réellement la personnalité de celui qui le porte »
Une lecture à lire, mon deuxième livre de l’auteure, et je ne compte pas en rester là.
Et toi tu l’as lu?
Merci aux éditions Harper Collins, à Mélusine.